Mangez moi, je suis fameux (gnark, gnark, gnark !)
Note de l’auteur : gnark, gnark, gnark = rire sardonique !
Monts du Lyonnais (69-Rhône) - 19 octobre 2008 - 70 mm, F8 au 1/8ème - 1600 iso - Non recadrée
L'Amanite tue-mouches ou fausse oronge (Amanita muscaria) est une amanite très commune, il est l'image d'Épinal des champignons dans les livres pour enfants.
Son chapeau (jusqu'à 15-20cm) est rouge vif parsemé de flocons blancs, ses lames sont blanches, ainsi que son pied (jusqu'à 20-25cm) qui est bulbeux et ne possède pas de véritable volve, par contre son pied est orné d'un anneau large également blanc.
Elle pousse en forêt sous feuillus (plutôt bouleaux), parfois aussi sous conifères de l'été jusqu'à la fin de l'automne, souvent en groupe où l'on peut voir des exemplaires à différents stades de maturation.
Monts du Lyonnais (69-Rhône) - 19 octobre 2008 - 70 mm, F8 au 1/15ème - 1600 iso - Non recadrée
C'est un champignon toxique pouvant provoquer de graves troubles gastro-intestinaux et neurologiques.
On croyait jadis que la muscarine était la substance toxique, d'où le nom. Des recherches ultérieures impliquent une autre substance, l'acide iboténique qui est un hypno-sédatif. Elle contient aussi du muscimole, une substance hallucinogène.
La toxicité de l'amanite tue-mouche n'est pas comparable avec celle des autres amanites toxiques (phalloïde, printanière).
L'amanite tue-mouches fut très tôt utilisée en Europe comme insecticide dilué dans le lait, d'où son nom vernaculaire.
Monts du Lyonnais (69-Rhône) - 19 octobre 2008 - 180 mm, F8 au 1/90ème - 800 iso - Non recadrée
La muscarine extraite de ce champignon a permis de caractériser un récepteur synaptique sensible à l'acétylcholine, appelé récepteur muscarinique.
Les druides et les sorciers l'utilisaient aussi à des fins chamaniques comme le peyotl au Mexique (cf. Castañeda). Suivant une préparation particulière, elle était censée faire entrer le pratiquant dans d'autres réalités de conscience et interférer avec le monde des esprits, du fait de son caractère hallucinogène.
Monts du Lyonnais (69-Rhône) - 19 octobre 2008 - 180 mm, F8 au 1/60ème - 800 iso - Non recadrée
Le caractère psychotrope est attribué au muscimole et à la muscazone (issu de l'acide iboténique quand le champignon est séché). Ces principes sont éliminés par les urines qui peuvent être réabsorbées comme boisson enivrante.
La première observation de cet usage est attribuée au cartographe suédois Philip von Strahlenberg en 1730 qui en relève l'usage par divers peuples du Kamtchatka mais en fait cet usage concerne aussi d'autres peuples résidant dans des régions voisines de l'Oural. Cet usage y a perduré au moins jusqu'à la fin du XIXe siècle et pourrait remonter à plus de 4 000 ans selon certaines études linguistiques.
L'amanite est consommée mâchée ou bue après dilution des principes actifs dans du lait, de l'eau chaude, du jus de myrtilles.