Balade dans le massif des Maures
Aujourd’hui, je vous emmène en promenade le long de la Môle, petite rivière pleine de charme du massif des Maures.
Le massif des Maures est une petite chaîne de montagne du sud de la France, située dans le département du Var, entre Hyères et Fréjus. D’une longueur d'une soixantaine de kilomètres, sa plus grande largeur dépasse légèrement trente kilomètres. Son point culminant, le signal de la Sauvette, atteint 780 m. Ce massif cristallin tire probablement son nom de la couleur sombre de ses roches et de son couvert forestier : Les Maures, ce serait « la montagne noire » ! Cependant, selon plusieurs historiens, ce nom serait un souvenir de la présence sarrazine, aux VIIIe et IXe siècles, présence attestée dans la région par de rares toponymes, comme celui de l'Almanarre, localité située à la racine du tombolo de Giens, et dont le nom dérive du mot arabe Al Manara qui signifie « phare ». De plus, le nom de la ville de Ramatuelle est dérivé de Rahmat Allah signifiant « Grâce de dieu ».
En raison des difficultés du relief (pentes escarpées, enserrant des vallons profonds, sinueux et resserrés) le massif des Maures est resté longtemps -- et reste encore aujourd'hui en grande partie) une région difficile d'accès et peu habitée (d'autant que les terres cultivables et les points d'eau sont rares). Les Maures intérieurs restent, malgré les incendies catastrophiques des dernières décennies, une zone forestière, densément et magnifiquement boisée : chênes-liège, pins maritimes et d’alep, chênes verts et eucalyptus forment un cortège impressionnant de beauté !
La Môle – Massif des Maures (83) – 16 avril 2010 - 70mm F8 au 1/180ème -
200 iso – Cor.expo. +0,5
La flore et la faune ne sont pas en reste, compte tenu justement du peu d’habitations de ce massif : Elle est tout à fait remarquable par sa variété ( les espèces ne sont pas les mêmes sous les châtaigneraies, les suberaies (chênes-liège), dans les zones rocheuses etc.) et par le nombre d'espèces rares et protégées (plus de trente).
D'avril à juin, dans tous les secteurs des Maures, la promenade est un enchantement. Quelques espèces, parmi les moins rares : le genêt éclatant et odorant, la célèbre lavande des Maures (Lavandula Stoechas), très différente de sa cousine du Haut-Var, l'immortelle, au parfum d'encaustique, l'asphodèle (asphodelus cerasiferus), le narcisse, au parfum entêtant dans les vallons ombreux, les cistes, aux fleurs délicates roses ou blanches. À la fin de l'été, les bruyères égaient de leurs teintes mauves les schistes bruns des crêtes.
Beauté des narcisses sauvages au bord de l’eau …
Massif des Maures (83) – 16 avril 2010 - 240mm F8 au 1/250ème - 200 iso
Un superbe papillon : le ... (à suivre )
Massif des Maures (83) – 16 avril 2010 - 180mm F9,5 au 1/250ème - 200 iso
Plus l'été approche, plus on a de chances de rencontrer quelque beau reptile. La plupart sont des espèces protégées, comme la célèbre tortue d'Hermann, espèce forestière (qu'il ne faut absolument pas emporter dans son jardin, sous prétexte qu'elle est incapable de vous en empêcher !), comme l'orvet, comme les magnifiques lézards (lézard vert et lézard ocellé) dont les populations ont beaucoup diminué ces dernières années, comme plusieurs espèces de couleuvres (couleuvre d'Esculape, vert d'eau, couleuvre vipérine, rose comme la terre qui la porte, rare et sombre coronelle girondine). On les croise sur le chemin, aussi immobiles qu'un bâton, car, en terrain découvert, le danger vient d'en haut, où rôdent les rapaces, eux aussi protégés, rapaces diurnes comme le magnifique circaète Jean-le-Blanc, rapaces nocturnes comme la chouette chevêche, la chouette hulotte ou le hibou grand-duc dont le cri mélancolique accompagne au soir le randonneur qui redescend des crêtes.
La Môle – Massif des Maures (83) – 16 avril 2010 - 70mm F9,5 au 1/350ème
- 200 iso