Au-dessus de Dignes, en montant à la Chapelle Saint-Pancrace
En montant à la chapelle à la recherche de la Proserpine que nous ne trouverons que sous forme de chenille sur des pieds d'aristoloche pistoloche (mi-juin semble trop tardif pour voir encore des imagos voler), nous vîmes un papillon que nous ne connaissions point. Le Sphinx du pissenlit (Amata phegea) est un papillon de nuit que l'on retrouve dans le quart sud-est de la France, cantonné dans les départements de Savoie, Hautes-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence et Alpes-Maritimes.
Arrivés sur le plateau, un splendide paysage de robines s'offre à nous. Une robine est une pente ravinée formée de marnes noires, de couleur sombre et d’allure austère, cette roche pauvre ne portant généralement que des prairies peu fournies. Ces roches sédimentaires, déposées au fond des mers à l'ère secondaire, abritent de nombreux fossiles que l'érosion met parfois au jour.
Plus loin, une bonne surprise m'attendait. Mon premier Ascalaphe ambré (Libelloides longicornis). Même s'il s'agit de l'Ascalaphe français dont la répartition est la plus étendue, c'était ma première rencontre avec cette espèce ! Si dans le nord de son aire, cette espèce préfère les landes au pelouses des coteaux calcaires, plus au sud ses habitats sont similaires à ceux de Libelloides coccajus. Elle peut être plus nombreuse que ce dernier en altitude et atteint la cote de 1700 m et plus (cols alpins notamment). C'est une espèce plus tardive que Libelloides coccajus et si localement les deux espèces volent ensemble (en particulier en altitude), l'essentiel des populations d'Ascalaphes ambrés vole entre mi juin et début août, localement ou selon les années dès fin mai.
Et cerise sur le gâteau, nous tombèrent sur (probablement) un pied d'Ophrys de la Durance (Ophrys druentica) dont les jours semblaient comptés compte tenu de la chaleur et de la sécheresse.