Cartes postales de l'île de Ré - Dans la réserve naturelle de Lilleau des Niges ... [2]
D'un point de vue ornithologique, qualité, diversité et quantité se conjuguent en fonction des saisons. Schématiquement, la nidification favorise la qualité, l'hivernage la quantité, et les migrations la diversité.
En période de nidification, les marais
accueillent d'importantes colonies d'oiseaux d'eau. Des limicoles
menacés comme l'Avocette élégante, l'Echasse blanche, le Chevalier
gambette ou le Vanneau huppé nichent à même le sol. Gros canard bariolé
devenu emblême de la Réserve, le Tadorne de Belon est omniprésent, de
même que la Gorgebleue à miroir blanc, véritable joyau des marais. Les
autres nicheurs remarquables sont la Sterne pierregarin, la Mouette
rieuse et la Mouette mélanocéphale. Ces différentes espèces doivent
faire face à la prédation exercée par la population grandissante de
goélands (4 espèces nicheuses).
Aigrette garzette, Héron cendré et Busard des roseaux utilisent la réserve comme zone d'alimentation.
En hivernage, la Réserve Naturelle et le Fier d'Ars figurent parmi les dix premiers sites français d'importance pour l'accueil des oiseaux d'eau. A marée haute, la réserve sert de reposoir pour 70% des oiseaux hivernant sur Ré (50 000 individus). Parmi les anatidés, la Bernache cravant, le Tadorne de Belon, le Canard siffleur et la Sarcelle d'hiver constituent le gros des troupes. Bécasseau variable, Avocette élégante, Courlis cendré, Huîtier pie, Pluvier argenté et Barge rousse sont les limicoles les plus représentatifs qui forment des troupes compactes particulièrement spectaculaires, notamment lors des envols. Grèbes, plongeons et canards marins sont aussi présents.
Au printemps et en automne, des dizaines de milliers d'oiseaux en migration déferlent sur la réserve pour se reposer et se restaurer avant de reprendre leur voyage. Quelques Spatules blanches vont faire escale. Certaines d'entre elles y passeront tout l'hiver. Pour toutes ces espèces et à l'échelle de l'Union Européenne, la Réserve Naturelle est une zone importante pour la conservation des oiseaux. En dehors des oiseaux, peu de mammifères sont présents (une dizaine d'espèces). Les reptiles sont représentés par deux espèces. Il est à noter que la réserve sert de reposoir biologique pour les invertébrés et les poissons pour qui ces milieux constituent d'excellentes zones de ponte.
Outre l'effet de mise en réserve, perceptible dès les premières années,
les modalités de gestion, notamment hydrauliques, ont permis une
augmentation du nombre d'oiseaux nicheurs et hivernants
(laro-limicoles, anatidés, passereaux).
La restauration des
ouvrages et des systèmes hydrauliques, couplée au pâturage contrôlé des
levées, permet une gestion fine des niveaux d'eau et des hauteurs
d'herbe en fonction des espèces à accueillir. Des ilôts et des vasières
ont été restaurés afin de favoriser le nidification d'espèces
vulnérables comme l'Avocette élégante ou la Sterne Pierregarin. Des
moutons de race Scottish Black Face, véritables tondeuses naturelles,
ont été introduits sur la réserve pour assurer l'entretien des prairies
ou "bosses" et permettre la nidification du Vanneau huppé ou du
Chevalier gambette.
Différents travaux et études sur les populations d'oiseaux sont
conduits dans la réserve et sur l'ensemble de l'île de Ré: comptages
mensuels, opérations de baguage sous l'égide du Muséum d'Histoire
Naturelle (Gorgebleue, Echasse), inventaires et suivis des oiseaux
nicheurs et de leurs couvées, contrôles d'oiseaux bagués.
Des stagiaires bénévoles ou en formation peuvent prendre part à ces recherches.
A suivre ...
Source des informations : http://www.reserves-naturelles.org/reserves/alpha.asp?arbo=1.0&idres=243