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31 octobre 2008

Vie sauvage au Parc de la Tête d’Or : Sa majesté le Héron cendré…

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais je trouve à ce bel échassier, à la démarche lente mais assurée, un air assez royal !

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Lyon (69-Rhône) - 22  juillet 2008 - 300 mm, F8 au 1/250ème - 400 iso - Non recadrée

Le Héron cendré (Ardea cinerea) est le plus commun de la famille des Ardeidés et le mieux connu de tous. Ceci résulte de l’expansion assez récente de sa population et de son comportement de moins en moins farouche acquis au cours de ces dernières décennies, suite à l’amélioration de son statut légal de protection et à une attitude humaine plus tolérante et plus compréhensive à son égard.

La race nominale du Héron cendré (Ardea c. cinerea) s’étend de l’Europe de l’Ouest, où elle atteint ses limites septentrionales en Suède et dans le sud de la Finlande, pour remonter jusqu’au plateau sibérien. Sporadique dans le bassin méditerranéen, cette espèce niche encore, çà et là, du Maroc à la Tunisie, ainsi qu’en Basse-Egypte.

C’est le plus grand des Ardéidés européens. Il possède de longues jambes, un long cou mince souligné d’un chapelet de traits sombres, son plumage étant essentiellement gris, blanc et noir.
L’adulte a la tête blanche avec des plumes noires lâches s’étendant depuis le dessus de l’oeil jusqu’à l’arrière de la calotte où elles forment une huppe sur la nuque. Le menton et la gorge sont blancs et l’avant-cou blanc grisâtre, avec deux lignes de stries noires allongées. Au repos, une tache noire à l’épaule est caractéristique. Le bec est vivement orangé en période nuptiale, l’iris est jaune, tout comme la peau faciale qui arbore une teinte verte autour de l’oeil. Les sexes sont semblables mais la femelle est plus petite. Au vol, le cou est replié. Vu d’en bas, le blanc du dessous se détache entre les ailes sombres, amples et arrondies au bout.

A la longueur de ses jambes, le Héron cendré, comme tous les grands échassiers, donne à sa démarche une dignité un brin empesée. Mais quand l’oiseau est inquiet, il se hâte à grandes enjambées, balançant la tête d’arrière en avant. Quand il recherche ses proies, il parcourt les rives, les berges ou l’eau peu profonde, en avançant lentement, à pas mesurés, avec
le cou oblique, la tête et le bec à l’horizontale.

Quand il s’envole depuis le sol, c’est avec un élan de deux ou trois bonds qui semblent assez lourds, le cou plus ou moins tendu, tel un balancier, mais qui se replie assez vite, les larges ailes ramant sans hâte, tout en s’incurvant fortement vers le bas.

2008_07_22_Heron_02
Lyon (69-Rhône) - 22  juillet 2008 - 300 mm, F8 au 1/250ème - 200 iso - Non recadrée

Un pêcheur au harpon et solitaire :

Dardé à l’extrémité d’une petite tête effilée et d’un long cou à ressort, le bec en poignard des Hérons est une arme redoutable. Spécialistes de l’affût, de l’approche sournoise, du harponnage brutal, ces oiseaux sont foncièrement prédateurs, au point que le mécanisme si efficace de leur pêche ou de leur chasse semble avoir modelé leurs comportements. En maintes circonstances, l’atavisme reptilien se rappelle dans leur regard d’une étrange fixité, dans la sinuosité de leur cou et dans leurs gestes lents pourtant empreints d’une certaine raideur (Géroudet, 1978).

Quand le Héron cendré prospecte son territoire de chasse, généralement dans des eaux poissonneuses peu profondes, il avance avec circonspection, très lentement et à pas mesurés entrecoupés d’arrêts nécessaires à l’exploration, les jambes légèrement pliées, la tête immobile afin de fixer sa vision. S’il a repéré une proie, il s’incline avec prudence et, vif comme l’éclair, déclenche son harpon. Cette chasse ambulatoire alterne avec des stations d’affût, celles-ci plus fréquentes et plus longues quand une faim moins pressante permet l’attente.

Posté en un point d’affût favorable, le cou replié, il semble somnoler et indifférent mais, en réalité, il surveille le petit secteur à sa portée. Lorsque le bec, fulgurant et précis, a saisi ou transpercé la proie, celle-ci est le plus souvent avalée immédiatement sur place, morte ou vive.

Si ces méthodes de chasse (à l’affût ou en déambulant) sont les plus classiques, il lui arrive de pêcher en nageant ou de cueillir des poissons en surface en vol rasant, voire en volant sur place. Les plongeons aériens, à la façon d’un Fou de Bassan, ne seraient pas rares (Marshall, 1961), le Héron ne s’immergeant pas complètement mais, arrivé à la surface de l’eau, il déplie le cou et harponne le poisson avant de tomber dans l’eau d’où il redécolle assez aisément.

Ce comportement de pêche particulier pourrait être interprété comme une adaptation efficace à l’exploitation de surfaces aquatiques vastes et profondes, permettant ainsi la capture de proies inaccessibles par la classique chasse à l’affût et la prospection des rives.

Pour la plupart d’entre-nous, le Héron cendré est le prédateur-type du genre piscivore car, le plus souvent, on l’observe dans un milieu aquatique, le long d’une rivière, d’un étang ou (trop) près d’un petit vivier de jardin pour poissons d’ornement...

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Lyon (69-Rhône) - 22  juillet 2008 - 300 mm, F8 au 1/500ème - 200 iso - Non recadrée

En fait, comme tout prédateur qui se respecte, il se nourrit de proies les plus faciles à s’approprier, en dépensant un minimum d’efforts et, donc, d’énergie. C’est ainsi que si le menu peut évoluer de place en place, avec des variations saisonnières. Il est cependant acquis que les poissons ont de loin la préférence par rapport aux autres proies. Mais nécessité faisant loi, avec l’opportunisme qu’on lui concède, le Héron cendré peut se rabattre entièrement sur un régime composé principalement de micro-mammifères tels que campagnols (qui peut constituer sa ressource principale en période de pullulation), taupes et musaraignes recherchés sur les champs et les prés, en particulier fin de l’été et en hiver.

Dans les milieux humides, il happe des couleuvres et des grenouilles, beaucoup d’insectes (dytiques, notonectes et nèpes, aussi bien à l’état adulte que larvaire, grands destructeurs d’alevins), puis des crustacés, mollusques et vers, sans doute à titre de subsistance d’appoint.

Il est cependant acquis que les poissons (là où ils sont nombreux ou concentrés) ont de loin la préférence par rapport aux autres proies. Ce qui n’empêche pas de constater que dans des régions pauvres en poissons, les Hérons cendrés se rabattent entièrement sur un régime composé de micro-mammifères, ce qui a poussé certains auteurs à les qualifier d’oiseaux utiles (van Vessem & Draulans, 1982). Cette réalité scientifique, alliée à la régression alarmante de l’espèce constatée un peu partout en Europe au cours des années 60-70, furent les principaux arguments mis en avant pour accélérer la protection de cette espèce et lui enlever le qualificatif de «nuisible», une notion devenue généralement désuète et inadéquate à l’égard de tout prédateur.

Toutes les études sérieuses prouvent que, dans les étangs à vocation piscicole, la prédation du Héron cendré ne dépasse pas 1 % de la biomasse à récolter. Cependant, ces piscicultures commerciales, ces petits plans d’eau ou viviers d’apparat peuvent être protégés contre toute prédation jugées par certains comme étant excessives...

A suivre …

Source : Roger Arnhem
www.protectiondesoiseaux.be/index2.php?option=content&do_pdf=1&id=373

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Commentaires
V
C'est marrant, il me semble avoir déjà vu celle sur le rocher ;)<br /> J'ai un gros faible pour la seconde, le fond vert va très bien à ce héron.
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C
Elles sont super ces photos de héron ! C'est tellement dur à approcher. <br /> <br /> Ils sont beaux, majestueux...
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C
Très belles photos. J'adore la dernière sur le rocher... MErci pour le texte aussi, cela accompagne très bien tes photos. J'adore ton blog.<br /> Amicalement,<br /> Chris.
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