La prairie aux orchidées
Je ne suis pas particulièrement un adepte de la photo de fleurs, sauf ... pour les orchidées. Et plus particulièrement, les orchidées sauvages de France (et des pays limitrophes). En attendant de réaliser un vieux rêve, c'est à dire photographier le fabuleux sabot de venus (mais je guarde espoir...), je me contente d'espèces plus ou moins communes ...
Je commence ma nouvelle catégorie par ces orchis militaire (orchis militaris), photographiés dans un drôle d'endroit : un parc urbain, celui de la Feyssine à Villeurbanne !
En effet, nul besoin de parcourir des milliers de kilomètres et d'affronter moustiques et autres mygales venimeuses dans des jungles hostiles ! Sur le pas de nos portes (enfin, presque) se trouvent des beautés fragiles ...
Histoire
Le terrain actuel de la Feyssine était occupé jusqu'au XIXe siècle par des terres agricoles.
On commença à y pomper de l'eau à partir de 1887. Le site devint rapidement la zone de captage d'eau principale de l'agglomération lyonnaise. La baisse du niveau des eaux a obligé à déplacer la zones de captage à Crépieux-Charmy. Le captage fut définitivement arrêté en 1976. Il reste aujourd'hui encore des puits désaffectés.
Le site est alors devenu une friche dans laquelle se sont construites des habitations vétustes et illégales. La mairie de Villeurbanne a décidé à la fin des années 1990, de réhabiliter ce site. Il fut question d'en faire une zone d'habitation dense, mais les élus Verts du conseil municipal se sont opposés à ce projet, arguant, entre autres, que le site se trouvait en zone inondable. Il a alors été décidé de créer un parc municipal.
Disposition
Les travaux ont débuté en 2000 et le parc a été inauguré en 2002. Il est constitué des deux parties :
- Une peupleraie, traversée dans sa longueur par une piste cyclable, une promenade hectométrique (appelée ainsi car tous les cent mètres, on y trouve une borne éducative) et un chemin de halage. Il est également parcouru par deux fossés, appelés petit diapason et grand diapason. Ce sont d'anciens canaux qui servaient de réserve d'eaux pour la nappe phréatique. Le nom diapason vient de la forme générale de la disposition de ces deux canaux. On y trouve également un étang artificiel qui a une vocation pédagogique. Enfin, il y a un pont en bois d'une longueur de deux cent mètres, qui enjambe le parc dans toute sa largeur et qui permet de relier le boulevard Laurent Bonnevay au Rhône. Il a été conçu de manière à donner l'impression d'être suspendu au dessus des arbres.
- Une zone de prairies, appelée la grande prairie, aménagée sur une ancienne gravière.
Le parc relie, à l'est, le Grand Parc de Miribel-Jonage et à l'ouest, le parc de la Tête d'Or. Il a ainsi permis d'établir une « coulée verte » le long des bords du Rhône. Lorsque l'aménagement des quais du Rhône sera terminé, elle s'étendra jusqu'à Gerland. Elle situe en effet dans le prolongement des aménagements naturels le long du quai Charles de Gaule (cité internationnale de Lyon, Interpol, Musée d'art contemporain de Lyon) et du Parc de la tête d'or. Le parc se trouve face à l'INSA de Lyon et à l'université Claude Bernard - Lyon I.
Faune et flore
Dans le parc, certaines parcelles sont réservées à des expériences botaniques (régénération des boisements, acclimatation d'espèces étrangères, etc). On peut de temps en temps y rencontrer, des chevaux domestiqués, en liberté. Outre de la végétation exotique (Ginkgo biloba), des Buddleia de David ont été largement planté, consituant une espèce invasive qui peut mettre en danger la biodiversité autochtone.
La faune et la flore du parc sont assez riches :
- des oiseaux : pics verts, mésanges, et sur les îlots en bord de Rhône : hérons, faucons hobereau, etc.
- mammifères : lapins, ragondins, etc.
- fleurs : sauge des prés, origan, plus de vingt variétés d'orchidées différentes, etc.
- arbres : peupliers, noyers, aubépine, etc.